Le travail en prison

Publié le par Marjorie Debert

Exposé réalisé par Sylvain Delatouche et Estelle Prophète. 

Le travail est donc avant tout un moyen pour les détenus de survivre économiquement car il est source de rémunération. De plus, le travail en prison permet de donner un statut aux détenus et une image valorisante d’eux-mêmes, ce qui va rendre plus facile leur réintégration dans la société. Cependant, la réinsertion par le travail en prison n’est pas favorisée…

En effet, tous les détenus ne peuvent avoir le droit au travail. Ceux des quartiers disciplinaires et d’isolement ne peuvent y avoir accès. D’autre part, le travail est donné par la direction selon l’ancienneté et les places disponibles. Enfin, le travail est souvent répétitif (manutention, confection, conditionnement…), et donc très peu formateur. De même, les détenus ne possèdent pas de contrat de travail, ce qui les prive de nombreux droits fondamentaux puisqu’ils n’ont : pas de périodes d’essai et de préavis, pas de procédures de licenciement (peut être renvoyé à tout instant sans explication), pas de salaire minimum conventionnel, pas de points de cotisation pour la retraite alors qu’il/elle cotise, pas de congés maladie ni de congés payés, absence du droit de grève et non application des règles syndicales, impossibilité de saisir le Conseil des Prud’hommes…

Etant donné la quantité très faible d’emplois proposés, les détenus doivent se résigner à accepter cela sans contester. La raison majeure qui  peut expliquer ce manque d’emplois est que les entreprises sont réticentes quant au fait d’employer des détenus. Ce sont souvent des personnes peu adaptées au monde du travail qui ont un niveau général de qualification assez faible. Ces entreprises ont peur du « bandit », peur de la dissipation du groupe de travail avec les problèmes de surveillance que cela engendre.

Malgré tout, les entreprises bénéficient si elles emploient des détenus de certains avantages non négligeables comme : la possibilité « d’exploitation » d’une main-d’oeuvre (très) bon marché, une main d’œuvre totalement flexible et débarrassée des contraintes données par le contrat de travail (licenciements, salaires, droits de contestations …), la gratuité des locaux, l’accès aux fluides (eau, électricité, etc.) sans abonnement, des charges patronales réduites à 15 % de la masse salariale, contre 40 à 50 % à l’extérieur…

Nous avons donc vu que le travail peut aider à la réinsertion des détenus mais que cette intégration n’était pas favorisée à cause de multiples freins, qu’il y avait un décalage entre la privation de liberté et le travail dans le monde économique actuel. Le problème est donc maintenant de savoir si l’on peut supprimer ou du moins réduire ce décalage, et quelles mesures il faut prendre. 

Publié dans Groupe C

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
j'ai trouvé cet exposé tres interessant, je ne me suis jamais interessé avant à le vie des détenus en prison, et pense avoir appris certaines choses...
Répondre